New Musidisc - 2367
Décembre 1987
France
Viré du label Korova (qui avait préféré faire la promo d'Echo & The
Bunnymen), abandonné par Laurie Dunn patron de Statik Records (qui s'est
envolé vers son Australie natale avec les masters des trois derniers
albums!), en 1987 The Sound n'a plus de label. Mais les belges de Play
It Again Sam arrivent au secours du groupe. Vu le succès rencontré
auprès des publics belges et hollandais, il est presque logique que ce
mariage là ait eu lieu un jour.
Pour les sessions
d'enregistrement de ce dernier album, aux manettes des studios Elephant à
Londres, on retrouve l'ingénieur du son de "Jeopardy", Nick Robbins. La
boucle est bouclée. Et c'est plutôt pour le plus grand bonheur de nos oreilles puisque le résultat est réussi. Même si le groupe s'est apaisé, que le côté rugueux, presque punk n'est plus, on retrouve dans cet album l'énergie de The Sound telle qu'on pouvait l'entendre en live à l'époque (cf. le 2xLP "In The Hothouse" sorti en 1985).
Colin Mayers - Graham Bailey - Michael Dudley - Adrian Borland |
La face A démarre avec un hymne,
"Acceleration Group", qui rappelle dans sa structure et son énergie le
titre d'ouverture, "Winning", de l'album "From The Lions Mouth".
Changement d'ambiance, plus apaisée, avec le titre suivant, "Hand Of
Love", dans lequel on ressent les influences du Velvet Underground.
7" Hand Of Love - 1987 |
Le
troisième titre se fait plus classique et on voyage au Portugal vers le
"Barria Alta" (en réalité Barrio Alta - la place haute), un night-club
de Lisbonne où le groupe aimait se rendre. Vient ensuite le tubesque
"Kinetic". Titre très entrainant, avec une tension palpable, dans lequel
on retrouve toute l'énergie live du groupe.
7" Iron Years - 1987 |
"Iron Years" ferme la
face A. Plus posé, parsemé de synthés "cuivrés", il représente la
facette pop de The Sound, qu'on entendait déjà
dans l'album studio précédent "Heads and Hearts".
Face B,
"Prove Me Wrong" est une pure signature du groupe : Rythmique pulsative,
claviers sautillants, chant un peu nerveux. "Shut Up and Shut Down"
est, lui, plus introspectif, mystérieux, avec cette alternance de noir
et blanc si représentative du quatuor anglais.
Vient ensuite un
morceau que j'aime beaucoup, "Web of Wicked Day". La voix d'Adrian
Borland, dans un registre grave, se fait mélancolique et nostalgique. Ce titre peut rappeler l'ambiance de "Closer" de Joy Division, avec plus de légèreté. "I Give
You Pain" porte encore davantage de tristesse, celle de la souffrance
amoureuse, de la solitude, dans une ambiance presque Velvetienne.
"You've Got A Way" cloture cette face B, qui s'affiche plus sombre, plus
revêche. Les dernières paroles de "Thunder Up" sont presque
prémonitoires :
Won't you take me back again
Won't you let me in again
Don't want to be so pure
But I don't want to go insane
I have tried but I am still starring into a space
Only you can fill with a smile that could say
Send your troubles on their way
You've got a way to shoot the night right through with the light of the day
You've got a way, he-hey, you've got a way
Malheureusement
l'état de santé mental d'Adrian Borland s'est aggravé pendant ces
dernières sessions d'enregistrement. Il finit par être hospitalisé et
est diagnostiqué souffrant d'un trouble schizophrénique affectif, ce qui
entraine chez lui des symptômes de trouble bipolaire (dépression,
manie) et des symptômes d'une schizophrénie. Autrement dit une situation
incompatible avec la vie de musicien de rock.
Le groupe se sépare donc quelques mois après la sortie de Thunder Up, et une tournée (écourtée) aux Pays-Bas.
On mesure tout le chemin parcouru par ces quatre musiciens, en huit d'existence, et sept albums (dont un double live). Et malgré l'état de santé très fragile de leur leader, ils ont réussi ce dernier pari. Ils ont toujours relevé la tête malgré l'adversité. Malheureusement, The Sound n'a jamais marché commercialement. From The Lions Mouth s'était vendu à 100.000 exemplaires. Celui-ci certainement moins, car il n'avait pas vraiment bénéficié d'une promotion à l'époque, et il faut aussi être honnête, il n'en atteint pas le niveau artistique.
A noter que les remastérisations CD des trois albums initialement sortis sur Statik Records ont du être faites à partir des vinyles car les masters n'existent plus. Laurie Dunn, pris de remords, les avait retournés depuis l'Australie, mais les Douanes anglaises les ont détruits.
Le CD du coffret Edsel contient quatre bonus :
Iron Years (version 7"single edit), I Give You Pain (live - Face B du 7" Iron Years), Fall Of Europe (Face B du 12" Iron Years), Such A Difference To Me (Face B du 7" Hand of Love).
Back cover |
Pressage France/ New Musidisc - 2367 |
Inner Sleeve |
Inner Sleeve |
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Original Belgique / Play It Again Sam Records – BIAS 53
|
Adrian Borland - Guitares et chant
Colvin "Max" Mayers - Claviers et guitares
Graham Bailey - Basses
Michael Dudley - Batterie et percussions
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