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dimanche 26 juin 2016

TIM BUCKLEY - Best Of (Rhino 1983)

Rhino Records ‎– RNLP 112
Compilation
USA 1983



Timothy Charles "Tim" Buckley III (Février 14, 1947 – Juin 29, 1975)

C'est en choisissant d'écouter cette compilation que je décidais au même moment d'étudier de plus près son contenu. Il existe, selon mes recherches, seulement deux compilations de Tim Buckley en vinyle. L'anthologie The Late Great Tim Buckley (Australie WEA-1978) comporte 10 titres, dont 3 en commun avec celle de Rhino qui sortit en 1983. Il faudra attendre 1991 pour profiter en vinyle d'un mini album regroupant des Peel Sessions de 1968 (Strange Fruit ‎– SFPS082).

Cette compilation s'attarde notamment sur deux albums, le premier sorti chez Elektra en 1966 et le quatrième, Blue Afternoon (Straight) en 1970. Lee Underwood (guitare et claviers) est le musicien qui sera le plus fidèle à Tim Buckley, présent sur sept des neuf albums du song-writer américain. Il participa à ses différentes évolutions musicales, folk vers le folk-rock, vers le jazz, vers une musique plus avant-gardiste, puis vers une musique plus easy-listening.
Carter C.C. Collins (congas et percussions) fut également un musicien important dans l'oeuvre de Buckley, présent sur trois albums, c'est lui qu'on aperçoit en arrière-plan, sur la pochette de cette compilation. 
Lee Underwood et Tim Buckley

Enregistré pendant l'été 1967, Goodbye and Hello, marque un pas considérable pour Buckley. Plus ambitieux que le premier album, il comporte des touches psychédéliques plus marquées.
Buckley et Lee Underwood s'éloignent peu à peu du Rock et du business de la musique, choisissent de suivre leurs propres instincts créatifs, et s'orientent vers le Jazz, en écoutant Charles Mingus, Miles Davis ou Thelonious Monk, influences que l'on retrouve sur l'album Happy Sad.
Buckley avait lui-même produit Blue Afternoon, empreint du style mélodique folk-jazz dans la continuité de Happy Sad, avec les mêmes musiciens, et un nouveau batteur, Jimmy Madison. Blue Afternoon n'est réellement pas l'album qui fait suite, puisque Buckley avait entre-temps enregistré Lorca pour le label Elektra, qui correspondait plus à ses ambitions, mais dont cette compilation ne comporte pas de titres. Dommage ...
Malgré le manque d'intérêt du public pour Lorca, Buckley poursuit avec Starsailor, inspiré par des composteurs de musique contemporaine comme Messiaen, Penderecki et Stockhausen, ainsi que le jazz d'avant-garde. On retrouve à nouveau Buckley aux manettes de la production, entourés de musiciens tels que Maury Baker au timpani et Bunk Gardner (saxo tenor et flûte alto) des Mothers of Invention. Malgré des côtés complexes, Starsailor contient le très planant Song To The Siren, sans doute le titre le plus connu de Tim Buckley.
Pas d'extrait de Greetings From L.A. sur ce best-of. On y trouve par contre le réussi Dolphins, extrait de Sefronia, album assez pauvre, comme son prédécesseur. Buckley y développe un funk-rock sans profondeur. Une fin de carrière sans saveur qui s'achève avec l'album Look at the Fool.


Ce Best of de Rhino nous offre l'opportunité de plonger dans le monde d'un artiste qui aura eu une vie courte, mais une discographie conséquente. Depuis son premier album éponyme en 1966 aux ambiances folk, incorporant au fil des ans et des albums qui ont suivi, des influences musicales assez variées, Tim Buckley a également toujours su mettre en avant sa voix, l'utilisant comme un instrument de musique. Cet artiste, mort à l'âge de 28 ans, n'a malheureusement pas goûté au plaisir du succès commercial, mais fut admiré par les générations suivantes pour ses qualités de song-writer, de musicien et de chanteur. La chanson Song To The Siren fut par la suite reprise par un grand nombre de groupes et musiciens, dont Cocteau Twins pour la session This Mortal Coil, John Frusciante, Robert Plant, Susheela Raman, Brendan Perry de Dead Can Dance, Sinéad O'Connor et Bryan Ferry (sur l'album Olympia paru en 2010), et cela montre ô combien l'influence de Tim Buckley fut et reste importante !

Discographie :

Tim Buckley (Elektra) 1966
Goodbye and Hello (Elektra) 1967
Happy Sad (Elektra) 1969
Blue Afternoon (Straight) 1970
Lorca (Elektra) 1970
Starsailor (Straight) 1970
Greetings From LA (Warner Bros/Straight) 1972
Sefronia (DiscReet) 1973
Look at the Fool (DiscReet) 1974
The Late Great Tim Buckley (Aus. WEA) 1978


The Best of Tim Buckley (Rhino) 1983

A1    Aren't You The Girl (1st)
A2    Song For Janie (1st)
A3    I Can't See You (1st)
A4    Carnival Song (Goodbye and Hello)
A5    Goodbye And Hello (Goodbye and Hello)
A6    Dolphins (Sefronia)
B1    Happy Time (Blue Afternoon)
B2    I Must Have Been Blind (Blue Afternoon)
B3    The River (Blue Afternoon)
B4    Strange Feelin' (Happy Sad)
B5    Song To The Siren (Starsailor)

dimanche 19 juin 2016

AND ALSO THE TREES - Born Into The Waves

AATT LP09
UK
Sortie le 18 Mars 2016

Edition limitée à 500 exemplaires
A se procurer sur le site de AATT http://www.andalsothetrees.co.uk/product/born-into-the-waves-vinyl/ et pendant les concerts (voir la tournée ci-dessous)


Un nouvel album de AATT est toujours un plaisir à déguster. Ce groupe est un des plus beaux trésors britanniques qui demeure magnifiquement préservé des circuits ordinaires, des radios, voire des bacs des disquaires. Born Into The Waves est le second album du groupe à paraître depuis leur retour en force (je l'avoue, l'expression est exagérée) en 2012 avec le magnifique Hunter Not The Hunted, édité en vinyle dans un format 2x10" (25 cm) du plus bel effet.

On commence par aborder ce vinyle de l'extérieur. Une pochette simple, papier recyclé mat, inner sleeve comportant les paroles, quelques motifs floraux. L'illustration sur la pochette a été réalisée par Anouk de Groot, une artiste qui est basée en Ecosse (https://anoukdegroot.com/illustration-3/). Ce genre d'expression graphique sied parfaitement à ce groupe dont les références sont la nature, les sentiments, les élements, la poésie, l'Angleterre Victorienne.

Le vinyle se met à jouer et le charme est toujours bien présent, AATT est insensible aux modes qui se suivent depuis plus de 30 années. Rien de réellement neuf, mais de nouvelles compositions toujours aussi enivrantes, tendrement émouvantes, débordantes de poésie mélancolique et de romantisme.

Un pont a été lancé entre The Millpond Years (1988), Farewell To The Shade (1989) et ce Born Into The waves. Le groupe qui avait su explorer d'autres univers musicaux durant les années 90 tout en conservant son essence, nous délivre ici un excellent opus, libre, apaisé, émouvant, avec un sens du clair-obscur qui n'appartient qu'à lui seul.

Emer Brizzolara (claviers, dulcimer et melodica) a visiblement quitté le groupe récemment... L'excellent bassiste Ian Jenkins a du également laisser sa place, pour raisons personnelles. Il est toutefois présent sur tous les titres sauf Boden, assuré par Grant Gordon, ancien musicien du farfelu poétique Neil Hannon (The Divine Comedy) au milieu des 90's, et plus récemment impliqué dans le projet The Scarlet Oak.

Ne passez pas à côté de ce groupe précieux et unique.


Basse – Ian Jenkins
Batterie, Harmonica, Glockenspiel – Paul Hill
Guitare, Xylophone, Orgue, Vibraphone – Justin Jones
Voix – Simon H Jones

Clarinette – Colin Ozanne (A3, B5)
Voix Additionnelles – Adam Sherry (A4)
Basse – Grant Gordon (B4)

A1    Your Guess
A2    Hawksmoor & The Savage
A3    Winter Sea
A4    Seasons & The Storms
A5    The Sleepers
B1    Bridges
B2    The Bells Of Saint Christopher's
B3    Naitō-Shinjuku
B4    Boden
B5    The Skeins Of Love

KATE BUSH - On Stage [EP 12"]


Sonopresse 2C 062 07133 
12", EP, 33 ⅓ RPM
France 1979

Extraits du Tour Of Life (2 April – 13 May 1979)




Kate Bush est une artiste à part à plusieurs égards. Auteur-compositrice, danseuse, productrice de disques, c'est une soprano qui possède une tessiture vocale immédiatement reconnaissable. Artiste unique, éventuellement copiée, jamais égalée, elle n'a offert à ses fans qu'une seule tournée en 1979 (si l'on exclue son retour sur scène en 2014). C'est l'objet de cette chronique.

Catherine (Kate) Bush est née à Bexleyheath dans le comté de Kent le 30 juillet 1958. Elle grandit aux côtés de Robert Bush, son père et Hannah Daly, sa mère et ses deux frères, John et Paddy. Elle est élevée dans un milieu tourné vers les arts : sa mère était une ancienne danseuse de folk irlandais, son père, médecin, un pianiste, Paddy un fabricant d'instruments de musique et John était un poète et un photographe. L'influence musicale de sa famille fait qu'elle décide d'apprendre par elle-même à jouer du piano à l'âge de 11 ans mais aussi de l'orgue et du violon. Elle écrira ses premières chansons durant son adolescence. Repérée par David Gilmour, un ami de la famille Bush, celui-ci lui finance l'enregistrement d'une cassette démo envoyée au label EMI qui signe de suite la jeune Kate âgée de seulement 16 ans. Malgré cela, elle va passer les deux années qui suivent à l'école afin d'obtenir ses diplômes, tout en s'investissant dans l'apprentissage de la danse auprès de Lindsay Kemp, ancienne prof de David Bowie, et du mime avec Adam Darius.

Kate édite son premier album The Kick Inside, en 1978. Certaines des chansons avaient été écrites  à l'âge de 13 ans ! Kate insiste auprès de EMI pour choisir "Wuthering Heights" comme le premier single extrait de The Kick Inside. Son choix s'avère judicieux car ce titre atteint la première place des charts en Grande- Bretagne et en Australie.

A la fin 1978, EMI persuade Kate de rapidement enregistrer un nouvel album, histoire de surfer sur le succès de The Kick Inside. Kate a souvent exprimé son insatisfaction quant à Lionheart, précisant qu'elle aurait aimé avoir plus de temps pour le réaliser. Ce second album ne rencontre pas le même accueil et atteint "seulement" la sixième place des charts.

Affiche de la tournée The Tour Of Life 1979
En mars 1979, il est décidé d'organiser une tournée qui sera appelée The Tour of Life. Les répétitions débutent au Rainbow Theatre au nord de Londres. Le spectacle nécessite un large écran sur lequel seront projetées des images et des séquences de film. Est installée une rampe centrale inclinée vers l'avant de la scène, le groupe se trouvant de chaque côté en retrait, dans l'obscurité.

Kate Bush s'impose alors comme une artiste indépendante qui démontre un grand professionnalisme, dans un monde dominé par les hommes. Elle se battra souvent contre les préjugés, et les préjudices infligées aux femmes. Peu d'artistes avaient eu le courage et l'ambition de présenter des concerts qui étaient des spectacles entiers, le seul réel exemple étant Diamond Dogs Tour de David Bowie la même année. Pour The Tour Of Life, il faut s'imaginer 13 personnes sur scène, 17 changements de costume au cours de 24 chansons. Son frère John déclame de la poésie, Simon Drake fait des tours de magie et d'illusions, et au milieu de tout ça, évolue la jeune Kate alors âgée de 20 ans ! A noter aussi un élément essentiel : l'utilisation pour la première fois d'un micro sans-fil que Kate porte discrètement grâce à un casque. C'est la solution qui a été trouvée car la jeune chanteuse est également danseuse et performeuse.

Chaque chanson est l'occasion de scènettes et de personnages différents. Pour Them Heavy People elle porte un trench-coat, jouant un gangster. Pour Oh England, elle joue le rôle d'un pilote de la IIe guerre mondiale qui meurt.... puis un apprenti sorcier, une sirène, etc.

Malheureusement un accident dramatique se produit. Le 2 avril au Poole Arts Centre dans le Dorset, l'ingénieur lumières Bill Duffield tombe d'une hauteur de 9 mètres et décède. La tournée s'achève après trois concerts additionnels au Hammersmith Odeon qui faisaient suite à 10 concerts en Europe. La première nuit - Peter Gabriel et Steve Harley sont invités - est un hommage à la famille Duffield, les fonds récoltés leur étant reversés. La seconde nuit est filmée, mais tous s'accordent à dire que cette vidéo ne captura pas vraiment l'essence du Tour of Life.


Bien que Kate semblait née pour s'exprimer sur une scène, la décision qu'elle prit d'arrêter les tournées ne mit pas fin au lien fort qu'elle entretint avec son public. Elle sut utiliser sa créativité dans des clips vidéos et dans le travail en studio, préférant le silence et la solitude. Elle considérait que les tournées coûtaient trop cher, et détestait la vie stressante et virevoltante qui en découlait : aéroports, hotels, rencontres avec la Presse... Tout cela représentait pour elle le contraire de la manière dont elle voulait conduire sa vie personnelle et sa carrière.

Son retour sur scène en 2014, 35 ans après sa dernière prestation scénique live, fut un évènement.... Mais ceci est une autre histoire.

Discographie sélective :

The Kick Inside (1978)
Lionheart (1978)
Never for Ever (1980)
The Dreaming (1982)
Hounds of Love (1985)
The Sensual World (1989)


Kate Bush – vocals (plus occasional piano/keyboards)
Paddy Bush - mandolin, background vocals, various instruments
Brian Bath – electric guitar, acoustic mandolin, background vocals
Alan Murphy – electric guitar, whistles
Kevin McAlea – piano, keyboards, saxophone, 12-string guitar
Ben Barson – synthesizer, acoustic guitar
Del Palmer – bass guitar
Preston Heyman – drums
Liz Pearson – background vocals
Glenys Groves – background vocals

A1    Them Heavy People
A2    Don't Put Your Foot On The Heartbrake
B1    James And The Gold Gun
B2    L'Amour Looks Something Like You

LE ORME - Collage

Philips ‎– 6323 007
Pochette gatefold brillante
Italie 1971



Un des groupes italiens des seventies les plus importants, au même titre que P.F.M. et Banco Del Mutuo Soccorso, les seuls à avoir réellement eu du succès auprès des "prog-ophiles" étrangers.
Le Orme (en italien "les empreintes"), formé à Marghera (proche Venise) en 1966, évoluait d'abord dans un style beat et psychédélique, à l'image de ce qui avait du succès à l'époque en Grande-Bretagne. En 1968 sort l'album Ad Gloriam aux couleurs pétillantes et bigarrées comme l'indique sa pochette.



1968 - Ad Gloriam
Mais dès l'album Collage en 1971, la rupture musicale est annoncée, Le Orme met bel et bien les deux pieds dans le monde du rock progressif. Le quintet devenu trio - le guitariste Aldo Tagliapietra ayant troqué sa guitare pour une basse - développe dorénavant un style assez proche de celui de E.L.P., la démesure et la technicité en moins. Paradoxalement, Le Orme ne sera pas signé sur le label Manticore créé par le trio britannique, alors que ce sera le cas de PFM ou Banco... En 1970, le groupe signa un contrat avec Philips pour qui il publia 10 albums en 10 ans.

Collage s'était bien vendu car il avait bénéficié d'une bonne promo des radios italiennes. L'original se présente sous la forme d'une pochette gatefold brillante, les rééditions ont une pochette simple et mate. Le label Philips original est bleu électrique avec une écriture blanche, contrairement aux rééditions (bleu différent et lettres couleur crème). A la fin des années 70, tous les albums de Le Orme furent réédités en mid-price avec une pochette simple, sans inserts ou pochettes intérieures. Quelques exemplaires des années 80 existent également avec le même numéro de catalogue, label et textes bleu. Les 11 albums (Collage, Uomo di pezza, Felona e Sorona, Contrappunti, In concerto, Smogmagica, Verità nascoste, Storia o leggenda, Florian, Piccola rapsodia dell'ape, Orme) furent réédités dans un coffret CD en version remastérisée, par Universal (0602527156545) en 2009.


Philips (6323 007)    1971    pochette gatefold brillante
Philips/Successo (9279 627)    fin des 70's   réédition pochette simple
Philips/Universal (2786148)    2011    réédition pochette gatefold
BTF/Vinyl Magic (VM LP 173)    2015    nouvelle réédition pochette gatefold, vinyle clear


Single 7" : Sguardo verso il cielo / Cemento armato - Philips (6025 048)- 1971


Aldo Tagliapietra - Voix, Basse, Guitare Acoustique
Toni Pagliuca - Orgue Hammond, Piano Electrique, "Generatore"
Michi Dei Rossi - Batterie, Percussions

A1 Collage
A2 Era Inverno
A3 Cemento Armato
B1 Sguardo Verso Il Cielo
B2 Evasione Totale
B3 Immagini
B4 Morte Di Un Fiore

samedi 18 juin 2016

CORNUCOPIA - Full Horn


Brain ‎– 1030, Metronome ‎– 1030
Germany 1973



La corne d'abondance (cornu copiae en latin) est un objet mythologique en forme de corne de ruminant ou de coquille de triton utilisé par Ploutos, le dieu grec de la richesse et de l'abondance.
Métaphoriquement, la corne d'abondance est synonyme de source inépuisable de bienfaits. Elle est ainsi représentée le plus souvent regorgeant de fruits, mais aussi de lait, de miel et d'autres aliments doux et sucrés. [source Wikipedia]


Cornucopia fut un septet qui jouait une sorte de fusion mariant jazz, rock heavy et progressif. Ses aspects sombres peuvent quelque peu rappeler un certain Van Der Graaf Generator, Black Sabbath par le côté heavy des guitares et de la basse, Genesis dans ses parties symphoniques, ou encore Vanilla Fudge lorsque l'orgue prend son envol.

Vous l'aurez compris, cet album, principalement écrit par son leader Christoph Hardwig, est une corne d'abondance d'influences musicales, principalement anglo-saxonnes. Day Of A Day-Dream Believer qui couvre toute la face A de ses quasi 20 minutes, nous offre un rock sophistiqué, parfois torturé, aucun instrumentiste n'y est particulièrement mis en avant, chacun participant à un ensemble. Les flûte et saxophone ajoutent de temps en temps leurs petites touches, soupoudrées comme des épices parfois douces, souvent amères. On peut noter la présence de Jochen Peterson, flûtiste du groupe Ikarus, également producteur de cet album.

La face B démarre sur un dispensable Morning Sun, plus léger et pop qui contraste complètement avec la première face. Suivent Spots On You et And The Madness... qui nous entraînent une fois de plus dans un rock eccentrique et imprévisible qui parfois peut s'apparenter au monde si particulier de Frank Zappa (le génie créatif en moins), où l'humour et la dérision ont aussi leur place.

Full Horn, unique album de Cornucopia, n'est pas ce qu'on appelle un indispensable du rock allemand, mais il s'avère réellement intéressant à découvrir.

Fondé en 1972 à Hambourg, il se séparèrent en 1974, las du manque d'intérêt du publc et des médias pour leur album, et peu enclins à se soustraire au business de la musique.

back sleeve de la pochette gatefold

détail de la pochette intérieure
détail du papillon sur la main

  • Basse, Voix – Wolfgang Bartl (Elliott Kietz)
  • Batterie, Percussions, Guitare 12 cordes – Wolfgang Gaudes (Plombe)
  • Effets, Percussions, Voix – Harry Koch (Hurry Harry)
  • Claviers, Guitare, Voix – Christoph Hardwig (Christophorus II)
  • Guitare Lead, Guitare acoustique, Voix – Kai Henrik Möller (A-Bomber)
  • Voix Lead, Voix – Wolfgang Kause (Gurker The Goat)
  • Percussions – Rudy Holzhauer (Rüdiger)
  • Saxophone, Flûte, Guitare & Production – Jochen Peterson (Where's The Cake?)

A1 Day Of A Day-Dream Believer    (19:50)
Humanoid Robot Show   
Hope - Part One   
Desillusion   
Hope - Part Two   
Death Of A Clown   
D-Daily Review   
Night, Night - Mankind's Motor Dream   
The Sound Of National Caughing   
B1 Morning Sun (Version 127) (For The Charts)    3:07
B2 Spots On You, Kids    12:37
B3 And The Madness...    4:05

jeudi 9 juin 2016

THE COMSAT ANGELS - Waiting For A Miracle

Polydor ‎– 2383-578 (UK)
05 Sept 1980



    Fin 1980, alors que Polydor s'apprétait à éditer le premier album de The Comsat Angels (contraction de Communications Satellite), la ville de Sheffield était déjà connue pour avoir enfanté de groupes tels que The Human League, Cabaret Voltaire ou Def Leppard. Pourtant The CSA était totalement inconnu du grand public, le groupe ne s'étant produit sur scène que cinquante fois en trois années...

    Le combo anglais avait démarré sous le nom de Radio Earth, s'essayant à un jazz-rock sans succès, ne parvenant pas à jouer correctement une musique complexe et à faire conjuguer leurs diverses influences.
    Ils avaient alors décidé de simplifier leurs compositions, privilégiant l'énergie et l'émotion. C'est ainsi que le groupe avait trouvé son style, fin mélange de mélodies subtiles et de douce mélancolie, portées par une basse et une batterie hypnotiques, des claviers très discrets et une guitare aérienne sur lesquels se posait la voix attachante de Steve Fellows.

    La musique (et les paroles) de The Comsat Angels, en phase avec l'ambiance sociale du moment, plutôt sombre mais pas totalement dépressive, est assez proche des univers de The Sound ou de Joy Division (période Closer). Interrogé à l'époque, le chanteur évoquait le côté à la fois mélancolique et réjouissant de leur musique : "Bien que des sujets soient graves, en s'y confrontant ils deviennent moins effrayants".

    L'Histoire du mouvement new-wave n'a pas vraiment retenu ce groupe. Pourtant, on dit qu'ils étaient ce que Joy Division aurait pu devenir si le mauvais sort ne s'était pas acharné sur son chanteur charismatique. Waiting For A Miracle est le premier opus d'un triptyque qui ne manque pas de charme et d'élégance, loin des groupes synthétiques qui fleurissaient alors...


     


    Singles :
    • "Red Planet" 7" (1979, Junta) (black and limited red vinyl versions)
    • "Total War" 7" (1980, Polydor)
    • "Independence Day" 7" (July 4, 1980, Polydor)

    Basse – Kevin Bacon
    Batterie – Mic Glaisher
    Guitare, Voix – Stephen Fellows
    Claviers, Voix – Andy Peake
    A1    Missing In Action   
    A2    "Baby"   
    A3    Independence Day   
    A4    Waiting For A Miracle   
    A5    Total War   
    B1    On The Beach   
    B2    Monkey Pilot   
    B3    Real Story   
    B4    Map Of The World   
    B5    Postcard

    dimanche 5 juin 2016

    Le Krautrock #3 Quelques disques rares

    Alors que seuls quelques groupes et artistes allemands des seventies eurent la chance de se faire connaître dans leur pays et à l'extérieur, d'autres ne purent éditer leurs albums qu'à seulement quelques centaines ou milliers d'exemplaires. A l'époque, le non-succès de ces artistes n'était pas nécessairement lié à un manque de qualités artistiques, mais à des circonstances variées (séparations, mauvaise gestion financière, auto-production, etc). Une majorité d'albums sont désormais rares, voire introuvables et hors de prix. Même les rééditions (notamment celles de Second Battle de la fin des 80s) deviennent des objets recherchés dont les cotes ne cessent d'augmenter. Bien entendu, les prix indiqués sont justes donnés à titre indicatif. Ils sont susceptibles de varier.
    Cet article sera régulièrement alimenté en nouvelles informations, et vos remarques et suggestions sont bien sûr les bienvenues !


    TWENTY SIXTY SIX AND THEN "Reflections On The Future" (United Artists UAS ) 1972 / 1200 €
    Ce groupe au nom peu banal (ajout de 1000 ans à la bataille d'Hastings en 1066) eut une durée de vie courte, du printemps 1971 à l'été 1972. Leur seul album qui est devenu un classique du rock allemand fut enregistré au studio Dierks, près de Cologne. Il contient cinq superbes compositions de heavy rock progressif. Malgré des qualités musicales indéniables et une production signée Dieter Dierks, cet album ne se vendit pas, et cela provoqua la mort prématurée du groupe. Ces musiciens talentueux se retrouvèrent impliqués au sein de divers projets. Geff Harrison et Cagey Mrozeck rejoignirent Kin Ping Meh, pour le 3e album (sorti sur Zebra). Steve Robinson joua avec Nine Days' Wonder et Aera. Veit Marvos enregistra avec Emergency, Tiger B. Smith et Midnight Circus. Konstatin Bommarius fut batteur pour Abacus et sur le Rock'n'Roll Testament de Karthago.
    L'excellent label Second Battle réédita l'album sous sa version originale en 1989, en seulement 1000 exemplaires, qui se vendent de nos jours plus de 100 €. Second Battle édita également une version collector sous la forme d'un 2xLP (3 faces) contenant des masters inédits et des versions alternatives, ainsi que le single "Spring", qui n'avait jamais été édité à l'époque.

    KLUSTER "Klopfzeichen" (Schwann AMS 511) 1970 / 1200 €
    Super rares, les premiers pressages de cet album, environ 50 exemplaires, étaient présentés avec une pochette plastique en relief.

    BAUMSTAM "On Tour" (BMF BS 6232 855) 1972 / 1000€
    Ce groupe ne sortit qu'un single et un album qui comporte neuf compositions hard-rock bluesy, qui sonnent comme Reaction ou Incredible Hog. Une partie de ce "On Tour" fut enregistré en public.
    Réédité en CD en 1990, il demeure un vinyle rare à trouver en original.



    GÄA "Auf Dem Bahn Zum Uranus" (Kerston 65014) 1974 / 1500 €
    Environ 300 exemplaires furent vendus et le reste finit à la poubelle !
    Un des albums les plus recherchés, au même titre que Necronomicon, Grave (100 exemplaires pressés de leur Grave I) ou Mammut. Gäa, d'un ancien nom grec de la Terre, était un groupe de Soarland, au sud-ouest de l'Allemagne. Il développait un heavy space rock symphonique, avec un chant en allemand.


     JERONIMO "Jeronimo" (Bacillus BLPS 19044) 1971 / 1100€
    Jeronimo était un groupe qui rencontra un certain succès avec leur premier single en 1969. Pour d'obscures raisons, très peu d'exemplaires furent pressés de cet album éponyme. Logiquement, c'est celui dont la cote est la plus forte aujourd'hui.







    KALACAKRA "Crawling To Lhasa" (private K-ST-2000) 1974
    Pressage privé pour cet album d'acid-folk rock qui ne manque pas d'humour. Prix très élevé pour un original. Attention aux contrefaçons !




    ZARATHUSTRA ‎"Zarathustra" (Metronome MLP 15 421) 1972 / 1000€
    Réédité en 1989 par Second Battle en 1000 exemplaires.
    Groupe légendaire de Hambourg formé en 1969, développant un heavy rock progressif, Zarathustra eut l'opportunité de signer un contrat avec le label Metronome en 1971 et enregistra cet unique album avant de se séparer au printemps 1972.

    NECRONOMICON "Tips zum Selbstmord" (Best Prehodi 60.634) 1972
    Groupe d'Aix-La-Chapelle, Necronomicon tient son nom d'une nouvelle de H.P. Lovecraft. Cet album, désormais super rare en original, se présentait sous la forme d'une pochette multi fold-out, c'est-à-dire qui se déplie en de multiples parties sous la forme d'une croix. Sorte de heavy rock à la limite du garage, il fut enregistré quasi en live en studio sur un 2 pistes. Pressé à seulement 500 exemplaires, il était déjà très recherché dans les années 90.




    PEGASUS ‎"Seems Like A Long Time Has Gone" (private) 1975
    Cet album de 1975 assez inégal qui possède tout de même l'excellent titre Seems A Long Time Gone, 12 minutes de rock progressif, était une édition privée. Aujourd'hui extrêment rare.







    MAMMUT "Mammutt" (Mouse Trick Track Music) 1971 / 3000€
    Un des plus rares albums de rock allemand. Tous les titres contiennent le mot "Mammut". Considérant que c'est une édition privée, la production est très bonne, ce groupe nous réjouit de son blues acid.





    TOMORROW"S GIFT "Tomorrow's Gift" (2 LP) (+Plus+ 1/2) 1970 / 800€
    Premier inscrit au catalogue +plus+, Tomorrow's Gift, à l'instar de Frumpy et Joy Unlimited, mélangeait des influences blues et soul au rock progressif à la fin des sixties. Au sein du groupe, on peut noter la présence de la chanteuse Ellen Meyer, proche d'une Janis Joplin.






    McCHURCH SOUNDROOM "Delusion" (Pilz 20211142) 1971 / 800€
    Encore un groupe obscur sur lequel on manque d'informations. Un des albums les plus rares du label Pilz, chargé en rock heavy progressif. Guitares puissantes, orgue vrombissant et flûte au programme.

    TOUCH - Touch [DERAM 1969]

    Deram ‎– SML 1033 SAHS 1519
    France 1969


    Si l'on cite genéralement le Sgt Peppers' des Beatles ou encore les premiers opus de Procol Harum et Moody Blues comme des albums majeurs de la genèse du rock progressif, il faut rendre justice aux défricheurs que furent les américains de Touch.
    L'histoire démarre en réalité lorsque Jon Gallucci, claviériste et principal compositeur de Touch, connait une gloire précoce à l'âge de 15 ans au sein des Kingsmen, avec une fameuse cover de «Louie, Louie». Mais, dans l'incapacité de partir en tournée, il retourne à l'école. En 1966, il crée Don and The Goodtimes, incluant déjà le chanteur Jeff Hawks et le guitariste Joey Newman. Ils déménagent à Los Angeles et ne tardent pas à trouver le succès et à atteindre le Top20.
    Se sentant étriqué dans cette pop old-style, Gallucci décide d'écrire une sorte d'épique théâtral, Seventy Five. Touch est né !

    Gallucci, Newman et Hawks sont alors rejoints par la section rythmique, John Bordonaro et Bruce Hauser. Vers la fin 1967, le groupe vit sa métamorphose artistique, développant de nouvelles idées musicales, vivant des expériences hallucinogènes, avec un intérêt pour la métaphysique.
    Aidé de leur manager, Touch convie plusieurs maisons de disques à venir les écouter au Moorish Castle à Hollywood Hills où ils répètent. C'est Coliseum/London records qui sort gagnant de cette compétition, offrant 25,000$ d'avance au groupe.
    Sous la houlette du producteur Gene Shively, Touch fut enregistré durant l'été et la deuxième partie de 1968 au Sunset Studios à Hollywood, en Californie.
    Ce disque a été conçu comme une sorte de quête spirituelle, son but était de permettre à l’auditeur de modifier son état de conscience en passant non par la méditation ou la drogue, mais par la musique. (Jon Gallucci)
    L’ambition du projet ne passe pas inaperçue lors de son enregistrement et de nombreux curieux se pressent alors aux studios Sunset Sound, dont certains très prestigieux comme Grace Slick (du Jefferson Airplane) ou même Jimi Hendrix et Mick Jagger. A sa sortie début 1969, l’album de Touch reçoit un très bon accueil critique, des deux côtés de l’Atlantique, et tout particulièrement dans le cercle des musiciens rock. Kerry Livgren, futur membre de Kansas, et des groupes anglais comme Yes ou Uriah Heep le citeront plus tard comme l’une des influences majeures de leurs débuts.

    Cet album bouillonne d'idées qui mèlent le beat, le psyché, le jazz, le folk, la musique classique, une vraie pépite proto-prog qui ne met pas de côté ses influences purement américaines. C'est le plus souvent inventif et audacieux, avec des compositions qui alternent le délicat et la frénésie. We Feel Fine ou encore Miss Teach marient la magie et l'excitation des sixties à la voix dramatique de Jeff Hawks. Frienly Birds et Alesha And Others nous permet d'apprécier les qualités pianistiques de Don Gallucci, qui combine la musique Classique et le jazz.  Les titres The Spiritual Death Of Howard Greer, Seventy Five ou encore Down At Circes Place, placent Touch au rang des groupes qui cherchaient à l'époque à dépasser les codes musicaux, empreint d'un esprit libre qui lui apporta de la fraîcheur et de l'inventivité.

    Don Gallucci ayant refusé de faire tourner son groupe après la parution de l’album (sous le prétexte que la complexité de sa musique était impossible à recréer sur scène), celui-ci sera vite lâché par les maisons de disques, ce qui précipitera immédiatement sa fin (Gallucci deviendra producteur, notamment du « Funhouse » des Stooges).

    La présente édition originale française n'est pas présentée telle que l'originale US, avec sa pochette qui s'ouvre au centre. Par contre, elle contient bien un poster.
    US Originals came with a poster, and an orange strip wrapped around the cover that stated : "THIS IS TOUCH PLURAL BECAUSE ALTHOUGH EACH MEMBER IS UNIQUELY INDIVIDUAL THEY ARE BOUND TOGETHER BY A SINGLE CONCEPT"

    • En Compact Disc, pour ceux qui ne souffrent pas de C.D.ite aiguëe et chronique ! ;)
    Les rééditions des labels Esoteric Recordings et de The Wild Places sont pertinentes : Ajoutées à l’œuvre originelle, on trouve trois démos de 1968 et un titre resté inédit, Blue feeling, dont les presque 12 minutes de pop cosmique n’auraient pas dépareillées sur l’album. Le dernier inédit proposé, The second coming of Suzanne, initialement destiné à un film surréaliste, est postérieur au groupe puisqu’il date de 1973 : on y retrouve Gallucci et Joey Newman entourés de trois nouveaux musiciens pour un instrumental qui a cette fois bel et bien les deux pieds dans le prog-rock, tout particulièrement dans une deuxième moitié assez sombre et torturée évoquant les noirs labyrinthes de King Crimson voire de Van der Graaf Generator.

    Vous avez aussi le choix d'opter pour une réédition récente en vinyle comme celle ci-dessous. A noter qu'à l'écoute, il semble que le label Eclectic Discs ait utilisé les masters CD pour ce repressage en vinyle (un certain écrêtage...). On peut toutefois noter l'effort du label de reproduire la pochette à l'identique de l'originale US, incluant le poster présent à l'époque. Le pressage français manque sans doute de dynamisme, mais il est reste agréable à écouter dans l'ensemble.

    Eclectic Discs ‎– ECLLP 1005

    Voix – Jeff Hawks
    Basse, Voix – Bruce Hauser
    Guitare, Voix – Joey Newman
    Claviers, Voix – Don Gallucci
    Percussions, Voix – John Bordonaro

    A1   We Feel Fine
    A2   Friendly Birds
    A3   Miss Teach
    A4   The Spiritual Death Of Howard Greer
    B1   Down At Circes Place
    B2   Alesha And Ohers
    B3   Seventy-Five

    samedi 4 juin 2016

    LE 45 TOURS INTRIGANT #5 - Excès Nocturne

    France - 1985
    Slim Productions ‎– SP 85026 
    Prix moyen Discogs: 40€

    Excès Nocturne, petit groupe de goth français, signe son premier 45 tours chez Slim Productions en 1985, avec Richard Gradisnik comme chanteur. Il ne restera que pour ce disque.
    Rien que la pochette annonce la non-couleur du contenu des deux chansons, la froidure y est d'ailleurs maitresse en ces seules huit minutes. La bande arrive à nous dépeindre un monde morne et laid, où nous savons que nous ne serons jamais les bienvenus.

    Avec les graves de la basse et des fûts martelés au plus profond de la réverbe, le tout accompagné par les guitares perçantes, on sent immédiatement que les sons ne cassent pas les codes de la bonne conduite rythmique du Goth Rock / Cold Wave.

    Peut-être aurez vous l'envie de porter les mains à vos oreilles pour ne pas entendre ce qui s'y passe, tellement l’autodestruction est présente ici. Mais après avoir eu le courage d'affronter les démons qui vivent dans ces échos, vous n'aurez plus que l'envie d'y retourner, histoire de vous faire encore un peu plus mal que la fois précédente.

    Suite à ce 45 tours, Ariane (alias Corine Zimny) remplacera Richard Gradisnik au chant, avant que le groupe ne se sépare en 1989 juste avant la sortie du maxi quatre titres "L'Echo Des Lumières" édité sur le label New Wave Records, (Référence: NW 030).
    Cependant Excès Nocturne se remettra sur pied en 2009, le temps de quelques concerts pour faire la promotion de sa rétrospective nommée "L'Echo Des Silences", publiée en maxi 45 tours chez Brouillard Définitif, (Référence: BD LP 005 - édition limitée à 500 exemplaires, dont 300 copies ont eu la pochette fabriquée à la main par la chanteuse Corinne).






    La petite production de ce disque et sa relative renommée en font un disque assez peu commun. Mais en étant patient, il est possible de le trouver dans les 15 ou 20€ sur eBay.











    A1: Evacuation Immédiate
    A2: L'Ennemi


    Richard Gradisnik: chant, basse
    Thierry Horon: batterie, chœurs
    Rémy Lozowski: guitare, chœurs
    Patrick Pestel: clavier, chant


    Discographie du groupe:

    Album:
    • Cassette album Excès Nocturne: 1988 - New Wave Records - 023

    Single et EP:
    • 7" SP Evacuation Immédiate : 1985 - Slim Productions - SP 85026 
    •  Cassette EP La Vie Peut Être Cruelle...: 1987 - ‎Excès Nocturne autoproduction (Cassette fabriquée à 50 exemplaires et vendue avec le fanzine "Espoirs Éphémères n°3")
    • 12" EP L'Echo Des Lumières: 1989 - New Wave Records - NW 030 
    • 12" EP L'Echo Des Silences: 2009 - Brouillard Définitif - BD LP 005

    Compilation:
    • Compact Disc 86-06: 2006 - Infrastition - Fin 011



    vendredi 3 juin 2016

    PRIMUS - Tales From The Punchbowl

    Interscope Records ‎– 92553-1 
    USA - 1995
    Prix moyen Discogs: 103€

    Est ce que votre cœur a déjà battu pour de la musique? Si ça n'a jamais été le cas, je vous conseille un voyage au pays de Primus!

    Les Claypool, maître bassiste et colonel du groupe, est une sommité dans son domaine. Non content d'être un brillant musicien et un showman attitré, c'est aussi une source intarissable de créativité. En dehors de Primus, il a participé et mené des dizaines de projets des nineties à nos jours. Il va d'ailleurs bientôt sortir l'album Monolith Of Phobos en duo avec Sean Lennon au cœur du groupe The Claypool Lennon Delirium.

    Primus naît en 1986 en Californie, mais ce n'est qu'en 1995 et après quatre excellents albums que le groupe nous donnera la joie de sortir l'album Tales From The Punchbowl.
    J'en suis encore à me demander comment de la musique peut arriver à nous couper le souffle et à nous laisser sur le carreau à un tel point. Il faut plusieurs écoutes pour commencer à savourer la grandeur de Primus, mais quand on commence à apprécier leurs instruments hystériques, on ne peine pas à mettre en place dans nos esprits des univers décalés qui viennent compléter cet enchevêtrement sonore comico-étrange.
    Certains des plus beaux morceaux du groupe sont présents dans ce double LP. Tels que Southbound Pachyderm , Mrs. Blaileen ou encore le célébrissime et déluré Wynona's Big Brown Beaver, le clip de ce dernier vaut d'ailleurs largement le coup d’œil. 

    La puissance de l'album est à mesurer une fois le casque sur les oreilles ou avec le potard du volume de l'ampli calé sur midi. 
    Ce disque est une réelle histoire, tantôt émouvante ou douce, tantôt acharnée. Le style de l'album, et même du groupe, est à la croisée des chemins. Un mélange millimétré entre le rock psychédélique, le heavy metal, le funk sans parler des influences purement jazz qu'on peut retrouver disséminées dans leurs harmonies. 
    S'il ne vous est encore jamais arrivé de heurter la route de cet album, il serait peut-être temps de monter en voiture! Si je dois vous supplier d'écouter ce disque je n'hésiterai pas, car c'est tout bonnement un indispensable qui se bonifiera avec le temps.   







    En prime une petite curiosité. Voici une affiche promotionnelle pour une série de concert en Allemagne qui a suivi la sortie de l'album. Cette affiche mélange le design de pochette du vinyle (les pingouins sur la banquise) ainsi que celle du cd (tout le reste). 








     Les Claypool: Basse, Chant
     Larry Lalonde: Guitare, Banjo
     Tim "Herb" Alexander: Batterie


     A1Professor Nutbutter's House Of Treats
     A2Mrs. Blaileen
     A3Wynona's Big Brown Beaver 
     B1Southbound Pachyderm                                              
     B2Space Farm                                                         
     B3Year Of The Parrot                                                    
     C1Hellbound 17 1/2 (Theme From)
     C2Glass Sandwich
     C3Del Davis Tree Farm
     C4De Anza Jig
     D1On The Tweek Again
     D2Over The Electric Grapevine
     D3Captain Shiner

    mercredi 1 juin 2016

    SIMPLE MINDS - Empires and Dance

    Virgin ‎– 70054
    Edition française (1984)

    Original UK -  Zoom Arista SPART 1140 - 1980

    Le Real To Real Cacophony Tour va offrir à Jim Kerr et sa bande le thème de l'album Empires and Dance, celui du voyage et de la découverte de ces lieux visités.
    Alors âgé de 20 ans, Jim Kerr évoque les villes où les néo-Nazis avaient fait exploser des bombes, une synagogue à Paris, une gare à Munich ... aucun de ces endroits ne pouvant laisser indifférent. La tournée qui dure d'octobre 1979 à juin 1980, qui les emmène en Allemagne, Belgique, France, USA, Pays-Bas, Suède, Danemark et bien sûr en Grande-Bretagne, fut également l'occasion de tester sur scène la quasi totalité des nouvelles compositions du groupe.

    Le line-up de Simple Minds reste désormais inchangé depuis trois albums. La section rythmique portée par McGee et Forbes est la base vitale de Empires and Dance, les parties de guitare basse servant souvent de ligne directrice et de point de départ à la composition. John Leckie, à nouveau l'ingénieur du son de ce projet, rappelle qu'ils ont passé beaucoup de temps à faire sonner les claviers et la guitare de façon identique, utilisant une technologie naissante, avec l'arpeggiator du Roland Jupiter et du Korg MS20.
    Empires and Dance est donc publié en Grande-Bretagne en septembre 1980.

    La face A débute avec le réussi I Travel, écrit pendant la tournée en Europe, et plus spécifiquement à Berlin, où Jim Kerr fut frappé par le contraste entre les deux zones Est et Ouest.
    A noter que la phrase "Europe has a language problem" traite de problèmes politiques. Une erreur apparait dans le texte de l'inner sleeve : "Airport playing "Bi Some Lo"" est en réalité "Airport playing Brian Eno", un clin d'oeil au premier album ambient du musicien anglais, Music For Airports.
    Réussite également pour Today I Died Again, en référence au livre Bhagavadgita. Ce texte est un des écrits fondamentaux de l'hindouisme.
    Celebrate est un titre accrocheur et entraînant, qui devint un classique en live. Il sortit en format single en avril 1981. (voir plus bas)
    This Fear Of Gods fut inspiré de la nouvelle écrite par Jorge Luis Borges, relatant l'histoire d'un homme qui attend Dieu pendant des siècles, en vain. Se présentant finalement sous la forme d'un oiseau, l'homme l'abat. Les dieux nous ont abandonné, nous les tuons. Morceau un brin répétitif et entêtant.

    Face B, Capital City repose également sur la ligne de basse de Forbes et les claviers (au son daté...), la guitare venant se poser délicatement.
    Constantinople Line, raconte un voyage en train. Assez linéaire...
    Dans le spasmodique Twist/Run/Repulsion, on entend une voix déclamer un texte en français. Il s'agit d'un extrait de La Perspective Nevski écrit par l'écrivain russe Nicolas Gogol récité par Chantalle Jeune, alors amie du groupe. Froideur, irritation proche d'un Tuxedomoon ou d'un Marquis de Sade. Assurément le morceau le plus déjanté de l'album.
    Thirty Frames A Second narre le flashback d'un homme qui fait le point sur sa vie, ses regrets, ses remords. Au départ autobiographique, Jim Kerr a modifié les paroles pendant l'enregistrement en studio...
    Composé en studio, l'instrumental Kant-Kino, fut créé à partir du feedback, bruitages et effets entendus à la fin du titre Thirty Frames A Second. Charlie et Mick y ont perçu une mélodie dans la cacophonie rythmique. Kant-Kino vient du nom d'une salle de concert (cinéma) allemande où le groupe débuta la tournée européenne en 1979, et où il avait reçu un accueil enthousiaste.
    Room cloture cet album de façon plus détendue.

    Arista avait fait presser 15.000 exemplaires de l'album, attendant de constater l'étendue éventuelle des ventes. Deux séries supplémentaires de 15.000 copies furent pressées. La présente édition française date de 1984. Le copyright sur le label indique la date de réédition et non la date originelle...
    Les versions originales intègrent une feuille avec les paroles, mais Room n'y figure pas.
    L'image de la pochette est un cliché du photographe allemand Michael Ruetz. Jim Kerr l'avait repérée dans un magazine pendant un vol en avion. Il semble que le graphisme de cet album ainsi que l'usage de lettres cyrilliques inspirèrent The Manic Street Preachers pour The Holy Bible.


    Simple Minds mis fin au contrat qui l'unissait à Arista notamment suite à des problèmes d'approvisionnement de cet album et du single I Travel chez les disquaires.
    Virgin le réédita en LP et cassette en octobre 1982.




    • Voix - Jim Kerr
    • Guitare/violon - Charlie Burchill
    • Batterie - Brian McGee
    • Claviers - Mick MacNeil
    • Basse - Derek Forbes

    A1. I Travel
    A2. Today I Died Again
    A3. Celebrate
    A4. This Fear Of Gods
    B1. Capital City
    B2. Constantinople Line
    B3. Twist/Run/Repulsion
    B4. Thirty Frames A Second
    B5. Kant-Kino
    B6. Room