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dimanche 25 novembre 2018

David BOWIE - Live Nassau Coliseum '76


Parlophone – 0190295989774, Parlophone – DB 74768
2 x Vinyl, 180g Gatefold
10 février 2017

Live Nassau Coliseum '76 est un album live enregistré le 23 mars 1976 durant la tournée Isolar Tour pour promouvoir l'album Station To Station. Il fut également diffusé par la station de radio The King Biscuit Radio Network. L'enregistrement sortit officiellement la première fois en septembre 2010, dans l'édition deluxe de Station To Station, après avoir figuré sous la forme de bootlegs vinyles et CD depuis 1977, portant différents titres dont Resurrection On 84th Street.

Bootleg 1977 "Resurrection On 84th Street"
Bowie quitte Los Angeles début 1976 immédiatement après la fin des enregistrements de la B.O. de The Man Who Fell To Earth (son premier rôle au cinéma) et se lance dans une tournée passant par les USA et l'Europe. Le groupe qui l'entoure intègre le trio rythmique Dennis Davis (batterie), George Murray (basse) et Carlos Alomar (guitare). Il recrute un jeune guitariste canadien, Stacey Heydonet Tony Kaye (claviers) ex Yes et Badger.
"Il y a trois noirs et trois blancs, moi inclus, et c'est un bon mélange. Ce sont de bons musiciens. Carlos et Dennis sont avec moi depuis deux ans, mais nous avons assemblé le reste en huit jours de répétitions avant de partir. " (D. Bowie, mars 1976)

La tournée démarre à Vancouver le 2 février 1976, pour se terminer en France au Pavillon de Paris les 17 et 18 mai. L'ambiance choisie pour ce tour est un mélange d'expressionnisme européen et de futurisme, notamment inspirés du groupe allemand Kraftwerk, lequel avait refusé l'offre de faire les premières parties du Isolar Tour. L'éclairage est réduit à une rangée de lumières blanches projetées sur des draps noirs. Changement de look pour David Bowie, avec ses cheveux devenus blonds orangés plaqués en arrière. Il opte pour une sobriété vestimentaire, noir et blanc, loin de l'iconique personnage glam qu'il était quelques années plus tôt.

Côté set-list on retrouve bien sûr des titres extraits du dernier album (Station To Station, Word On A Wing, TVC 15, Stay), de Hunky Dory (Queen Bitch, Life On Mars ?, Changes), de Ziggy Stardust (Suffragette City, Five Years), de Diamond Dogs (Rebel Rebel, Diamond Dogs) et Aladdin Sane (Panic In Detroit, The Jean Genie). "Fame" reste le seul rescapé de l'album Young Americans. Au cours de cette tournée le groupe joue également deux covers : "I'm Waiting for the Man" (The Velvet Underground) métamorphosé et "Sister Midnight" (Iggy Pop).

Ces titres sont interprétés avec un groove mêlant funk et rock, soutenu par une section rythmique solide développée en studio pour l'album Station To Station, l'exubérance d'un Tony Kaye et, à l'opposé, la présence timide d'un Stacey Heydon, éloigné du volubile Earl Slick. Bowie revêt une sobriété et une théâtralité qui préfigurent les albums à venir de la période dite "berlinoise".

Malgré le succès de cet Isolar Tour, David Bowie décide de rompre avec une vie d'excès, il réduit sa consommation de cocaïne, s'installe en Europe (France, Allemagne) et s'investit avec son ami Iggy Pop pour l'album "The Idiot", puis démarre une collaboration avec Tony Visconti et Brian Eno qui donnera naissance à trois albums essentiels, Low, Heroes et Lodger.





jeudi 22 novembre 2018

NITS - Angst



Werf Records - 10019
03 octobre 2017

En 1978, The Nits sortait son premier album, éponyme. Presque 40 ans plus tard, ce trio du plat pays est parvenu à nous surprendre en nous offrant peut-être leur production la plus personnelle, la plus intimiste. 

"Angst" qui signifie peur ou angoisse en néerlandais - et dont le terme germanique n'est pas très éloigné - nous invite dans l'univers familial de Henk Hofstede, le leader et principal compositeur du groupe, accompagné de ses fidèles comparses, Rob Kloet et Robert Jan Stips.
 
Il nous raconte le quotidien de sa famille pendant la guerre de 1939-1945, et durant l'après-guerre aux Pays-Bas et en Allemagne. Une grand-mère qui tricote un pull et des chaussettes au coin du feu (Yellow Socks & Angst). La libération. Les soldats allemands qui repartent vers l'est. Un monde qui change. Une mère, un frère, une soeur, un père qui fait du patin à glace (Pockets of Rain). Une vache qui parle de faim, de cette faim qui hante les hommes qui ont souffert et qui ne pensent qu'à la découper en morceaux, c'est l'hiver, il neige (Cow With Spleen). 

A l'écoute de "Angst", on pense à des oeuvres essentielles comme "Laughing Stock" de Talk Talk ou "Apple Venus" de XTC. L'ensemble des compositions de cet album est globalement en mid-tempo, dans un mariage de Pop et d'Electro, entre Beatles et Kraftwerk, dans une retenue délicate à l'image de "Zündapp nach Oberheim" qui clôture la face B.

PHOTOGRAPHIE NITS - TABEA HÜBERLI