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mercredi 1 juin 2016

SIMPLE MINDS - Empires and Dance

Virgin ‎– 70054
Edition française (1984)

Original UK -  Zoom Arista SPART 1140 - 1980

Le Real To Real Cacophony Tour va offrir à Jim Kerr et sa bande le thème de l'album Empires and Dance, celui du voyage et de la découverte de ces lieux visités.
Alors âgé de 20 ans, Jim Kerr évoque les villes où les néo-Nazis avaient fait exploser des bombes, une synagogue à Paris, une gare à Munich ... aucun de ces endroits ne pouvant laisser indifférent. La tournée qui dure d'octobre 1979 à juin 1980, qui les emmène en Allemagne, Belgique, France, USA, Pays-Bas, Suède, Danemark et bien sûr en Grande-Bretagne, fut également l'occasion de tester sur scène la quasi totalité des nouvelles compositions du groupe.

Le line-up de Simple Minds reste désormais inchangé depuis trois albums. La section rythmique portée par McGee et Forbes est la base vitale de Empires and Dance, les parties de guitare basse servant souvent de ligne directrice et de point de départ à la composition. John Leckie, à nouveau l'ingénieur du son de ce projet, rappelle qu'ils ont passé beaucoup de temps à faire sonner les claviers et la guitare de façon identique, utilisant une technologie naissante, avec l'arpeggiator du Roland Jupiter et du Korg MS20.
Empires and Dance est donc publié en Grande-Bretagne en septembre 1980.

La face A débute avec le réussi I Travel, écrit pendant la tournée en Europe, et plus spécifiquement à Berlin, où Jim Kerr fut frappé par le contraste entre les deux zones Est et Ouest.
A noter que la phrase "Europe has a language problem" traite de problèmes politiques. Une erreur apparait dans le texte de l'inner sleeve : "Airport playing "Bi Some Lo"" est en réalité "Airport playing Brian Eno", un clin d'oeil au premier album ambient du musicien anglais, Music For Airports.
Réussite également pour Today I Died Again, en référence au livre Bhagavadgita. Ce texte est un des écrits fondamentaux de l'hindouisme.
Celebrate est un titre accrocheur et entraînant, qui devint un classique en live. Il sortit en format single en avril 1981. (voir plus bas)
This Fear Of Gods fut inspiré de la nouvelle écrite par Jorge Luis Borges, relatant l'histoire d'un homme qui attend Dieu pendant des siècles, en vain. Se présentant finalement sous la forme d'un oiseau, l'homme l'abat. Les dieux nous ont abandonné, nous les tuons. Morceau un brin répétitif et entêtant.

Face B, Capital City repose également sur la ligne de basse de Forbes et les claviers (au son daté...), la guitare venant se poser délicatement.
Constantinople Line, raconte un voyage en train. Assez linéaire...
Dans le spasmodique Twist/Run/Repulsion, on entend une voix déclamer un texte en français. Il s'agit d'un extrait de La Perspective Nevski écrit par l'écrivain russe Nicolas Gogol récité par Chantalle Jeune, alors amie du groupe. Froideur, irritation proche d'un Tuxedomoon ou d'un Marquis de Sade. Assurément le morceau le plus déjanté de l'album.
Thirty Frames A Second narre le flashback d'un homme qui fait le point sur sa vie, ses regrets, ses remords. Au départ autobiographique, Jim Kerr a modifié les paroles pendant l'enregistrement en studio...
Composé en studio, l'instrumental Kant-Kino, fut créé à partir du feedback, bruitages et effets entendus à la fin du titre Thirty Frames A Second. Charlie et Mick y ont perçu une mélodie dans la cacophonie rythmique. Kant-Kino vient du nom d'une salle de concert (cinéma) allemande où le groupe débuta la tournée européenne en 1979, et où il avait reçu un accueil enthousiaste.
Room cloture cet album de façon plus détendue.

Arista avait fait presser 15.000 exemplaires de l'album, attendant de constater l'étendue éventuelle des ventes. Deux séries supplémentaires de 15.000 copies furent pressées. La présente édition française date de 1984. Le copyright sur le label indique la date de réédition et non la date originelle...
Les versions originales intègrent une feuille avec les paroles, mais Room n'y figure pas.
L'image de la pochette est un cliché du photographe allemand Michael Ruetz. Jim Kerr l'avait repérée dans un magazine pendant un vol en avion. Il semble que le graphisme de cet album ainsi que l'usage de lettres cyrilliques inspirèrent The Manic Street Preachers pour The Holy Bible.


Simple Minds mis fin au contrat qui l'unissait à Arista notamment suite à des problèmes d'approvisionnement de cet album et du single I Travel chez les disquaires.
Virgin le réédita en LP et cassette en octobre 1982.




  • Voix - Jim Kerr
  • Guitare/violon - Charlie Burchill
  • Batterie - Brian McGee
  • Claviers - Mick MacNeil
  • Basse - Derek Forbes

A1. I Travel
A2. Today I Died Again
A3. Celebrate
A4. This Fear Of Gods
B1. Capital City
B2. Constantinople Line
B3. Twist/Run/Repulsion
B4. Thirty Frames A Second
B5. Kant-Kino
B6. Room

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