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jeudi 17 mars 2016

LES ENFANTS DU VELVET - Compilation d'artistes

Compilation d'artistes [France]
1985
Virgin 70389 [France]

Pop, indie rock
Prix moyen discogs : 12,70 €




S'ils n'étaient pas les premiers rockeurs prêts à 'tout essayer', qu'ils s'agissent de sexe ou de produits chimiques, ils furent les premiers à revendiquer drogues dures et bisexualité avec tant d'arrogance … tranquille, les premiers à emprunter leur nom au titre d'un petit roman sadomasochiste - ou mettre Sacher Masoch en musique ! […] Le Velvet inventa le Rock décadent. (Extrait)

Laurent CHALUMEAU qui fut journaliste de Rock & Folk de 81 à 83 puis, notamment, parolier d'Antoine de Caunes pour Nulle Part Ailleurs dans les années 90, signe ainsi un texte au dos de la pochette de cette compilation.Virgin avait décidé en 1985 de rassembler sur ce mini LP, six artistes de son label, qui revisitaient à leurs manières des compositions du groupe américain The Velvet Underground. Je ne sais pas quelle était la démarche ou l'ambition d'un tel projet, toujours est-il que ce n'est pas franchement une réussite.

La face A débute avec All Tomorrow's Parties des Rita Mitsouko, qui en 1984, avaient débarqué tel un ovni dans le paysage musical français avec leur Marcia Baïla. La version qu'ils proposent n'apporte rien de bien original et personnel. On aurait désiré les entendre dans un registre plus décalé, plus aventureux. Ils se contentent d'une pâle cover.

Marc Seberg sont sans doute les seuls sur cette compilation à nous proposer une interprétation quelque peu réussie du fameux titre Venus In Furs. A l'original lancinant du Velvet, ils opposent une version plus entraînante tout en l'ajustant à leur style déjà bien affirmé à l'époque. La face A se termine sur une version francisée du titre Stephanie Says par le groupe Taxi Girl, déjà bien connu pour leur hit Cherchez Le Garçon. Pas de créativité non plus dans cette interprétation, même si l'on peut noter l'effort d'offrir une adaptation du texte original.

La face B est indubitablement celle qui comporte le moins d'intérêt - si tel était le cas de la face A - voire le plus d'imperfections. Entre un Etienne Daho, pourtant fan du Velvet, qui n'arrive pas à se sortir de sa pop sucrée inspirée des yéyé des sixtes, une Graziella de Michele (et son pull-over blanc) interprétant un Sweet Jane guimauve, sans oublier l'incohérente pop synthétique d'une Aliss Terrell, totalement inconnue de la sphère musicale, qui reprend ici I'll Be Your Mirror … on se demande l'intérêt d'un tel projet en désaccord avec les fondamentaux artistiques du groupe new-yorkais.

La pochette est charmante, reprenant le logo du premier album, The Velvet Underground & Nico avec sa très célèbre banane. Ceci dit, c'est un disque qui ne donne malheureusement pas envie d'être ré-écouté. Pourquoi donc avoir choisi certains de ces artistes pour ce projet - qui aurait pu être ambitieux - d'aucuns totalement inconnus, et d'autres qui resteront dans les oubliettes de la chanson française, comme cette Aliss Terrell, dont la seule information trouvée sur le web, est qu'elle fut choriste de Daniel Balavoine.

L'influence du Velvet sur les générations suivantes est incontestable : le groupe inspirera le punk-rock des années 70 ainsi qu'une partie du rock alternatif anglophone, du glam-rock et de la new-wave.

A1 Rita Mitsouko  - All Tomorrow's Parties
A2 Marc Seberg  - Venus In Furs
A3 Taxi Girl - Je Rêve Encore De Toi (Stephanie Says)
B1 Etienne Daho - Sunday Morning
B2 Graziella De Michele - Sweet Jane
B3 Aliss Terrell - I'll Be Your Mirror

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